Qui est Alexandre Joky : le nouveau président de l’Association d’Entraide des Ressortissants des Cantons Bassa Bakoko ?

Alexandre Joky
Alexandre Joky : le nouveau président de l’Association d’Entraide des Ressortissants des Cantons Bassa Bakoko

Né le 20 Octobre 1945 à Malanguè,  Douala 5e. Fils de Joky Sima Félix de Malanguè  et de Ndédi Martine de Logbessou. Je suis le dernier et seul garçon d’une fratrie de 4 enfants.
J’ai perdu mon père à l’âge de 10 ans. Je n’ai pas eu la chance de partager beaucoup de moments avec lui. Cependant, je garde de lui l’image d’un père aimant.

Un an avant son décès, mon père me confie à l’une de mes sœurs et à son mari. Avec eux, je vais sillonner plusieurs villes du Cameroun (Douala, Bafang, Yokadouma, Abong-Mbang) jusqu’à l’obtention de mon Certificat d’études primaires.

En 1967  j’obtiens  un bac Sciences Expérimentales au lycée de Nkongsamba. Boursier du gouvernement Camerounais pour des études de médecine vétérinaire, je dois quitter ma famille et me confronter à un nouveau monde : la France.

J’ai eu un peu le mal du pays comme tout le monde, mais sans plus, car non seulement j’ai une facilité à m’adapter mais en plus, nous formions un groupe solidaire de 7 étudiants camerounais, arrivés en même temps depuis Douala. J’ai aussi intégré très vite, avec quelques autres camarades, la communauté protestante de l’église réformée d’Orléans très accueillante pour les jeunes étrangers que nous étions. Il y avait enfin les parrains du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires) qui venaient sur le campus adopter des étudiants étrangers afin d’aider à notre intégration.

Devenir vétérinaire n’était vraiment pas ma vocation 1ère. Je vais donc m’orienter vers des études de Zoologie à l’ULB (Bruxelles), Cytologie à l’institut Pasteur de Lyon, et obtenir un Doctorat  3ème  cycle à l’Institut Pasteur de Paris et à  Paris VI avec les options cytologie et Parasitologie.

Durant mes études en France, je vais adhérer à l’UPC, puis au PS et je fréquente des amis très engagés politiquement. En 1982, Biya qui succède à Ahidjo, déclare qu’au Cameroun il n’est plus besoin d’aller au maquis pour défendre ses idées.

Animé d’une forte volonté de servir mon pays et participer au renouveau démocratique, je décide de répondre à l’appel lancé par le nouveau pouvoir invitant la diaspora à rentrer au « pays ».

En sept 1984, je suis embauché à l’IMPM (Institut de Recherches Médicales et des Plantes Médicinales) dans son projet  bilharziose. Parallèlement, je continue mes activités militantes au sein de l’UPC.

La distribution d’un tract (à Douala, Yaoundé et Sangmélima) qui réclame la libération d’un des nôtres, Zézé, détenu au secret dans le sous-sol du ministère de la Défense à Yaoundé depuis 1 mois, déclenche une vague d’arrestations au début du mois de décembre 1985. Quelques camarades et moi sommes arrêtés, et mis en prison sans procès. Cette détention durera plus de 8 mois.

Les deux premiers mois furent difficiles car nous étions disséminés dans toutes les cellules de la BMM, prison de haute sécurité, au milieu des détenus dangereux et de droit commun. Mais l’UPC nous avait appris à tenir bon en toute circonstance. A partir du 3ème mois, les enquêtes closes, les conditions de détention s’assouplissent un peu et nous obtenons le regroupement des détenus politiques. A partir de ce moment là, je m’impose à moi et à tous mes camarades 2h de sport tous les jours dans la petite cour de la prison pour garder  la forme et le moral.

Grâce à la mobilisation du parti, de nombreuses associations et de mon épouse Nicole pour ce qui me concerne, nous sommes libérés le 23 août 1986. Je sors de là plus endurcis sans doute, mais toujours déterminé à me battre pour défendre mes idées et la liberté de tous.

De retour en France et après une courte traversée du désert, je suis recruté par l’académie de Versailles comme Professeur des Lycées et Collèges où j’enseigne jusqu’en 2013.

Aujourd’hui à la retraite (depuis 2013), je souhaite être plus présent dans le milieu associatif pour aider mes jeunes frères et sœurs à bâtir des projets de développement (économiques et culturels) pour notre pays. Parallèlement je continue à militer au sein de la Section de France de L’UPC.

A mon grand regret, je constate qu’aujourd’hui, il est très difficile de mobiliser le camerounais pour toute cause qui concerne la collectivité. Le fatalisme semble prendre le pas partout. Pourtant la situation de notre pays devrait nous imposer plus de générosité, de fraternité et d’engagement.

Ne dit-on pas souvent : “aide toi toi-même et le ciel t’aidera”.