Portrait du mois d’Avril : M. Wéa André

Notre 2ème portrait du mois est consacré à M. Wéa André. Ex-membre de l’association Bassa Bakoko dans les années 90. Il nous reçoit ce mardi 05/03/2013 dans la villa familiale à Ndog Hem 1 à Bassa.

Un américain d’origine Bassa

 

Chancelle Bahoken : Bonjour M. Wéa André. Pouvez-vous vous présenter, svp ?

M. André Wéa : Je suis M. Wéa Malendè André, du canton Bassa, village Ndog Hem 1, autrefois appelé Ndog Hem Nkèèè. Je suis célibataire fiancé.

Chancelle Bahoken : Quel est votre parcours professionnel ?

M. André Wéa : Diplômé  de Paris 1 Sorbonne en 1998, en Economie et Gestion d’entreprise. Je suis actuellement Chef d’entreprise dans l’évènementiel, à Atlanta, Usa. Je suis également un ancien membre de l’association Bassa Bakoko de France, sous la présidence de M. Jabéa Njoh.

Chancelle Bahoken : Comment trouvez-vous l’association d’entraide des ressortissants des cantons Bassa Bakoko ?

M. André Wéa : Je trouve que ce genre d’association villageoise et communautaire est dépassée. Je préconise plutôt les associations d’idées qui n’ont ni couleur, ni tribu, ni genre. Mais puisqu’on y est, on parle d’association Bassa-Bakoko. L’une des raisons d’être membre est le manque d’idée pour développer nos cantons. Nous cotisions des montants pour financer les fêtes, deuils, naissances… Il n’y avait pas d’actions fortes, du genre les Bassa-Bakoko ont envoyé un conteneur de médicaments à l’hôpital de la Cité Sic, ou ont financé l’éducation, … Tout était basé sur les discussions d’argent, qui a cotisé ou non, … etc.

Chancelle Bahoken : Qu’est-ce que l’Aercbb peut faire pour ses cantons ?

M. André Wéa :  Investir dans l’éducation.

  • Il faut investir dans le capital humain dans nos communautés. Recenser les jeunes les plus intelligents et/ou avec peu de moyens dans les pépinières des collèges et lycées. Les suivre et leur offrir une scolarité d’excellence et de haut niveau, jusqu’au bout de leurs études, à l’étranger (France, Usa, Canada, …etc).
  • Encourager l’initiative privée. Par exemple, prêter de l’argent à un village qui a une initiative privée dans le but d’améliorer la vie des populations (micro-crédit). Dans les cantons, il faut voir grand.
  • Le besoin d’information est crucial. L’initiative du website (site internet) est une bonne chose, car c’est la vitrine pour d’éventuels mécènes Bassa qui ne sont pas forcément en France.

Chancelle Bahoken : Quel est votre vision de la vie en général ? Les Bassa-Bakoko ont réputation d’être des viveurs…

M. André Wéa : Je reconnais que les Bassa-Bakoko ne sont pas de bons gestionnaires. Les ventes de terrains nous ont rendus fainéants. On a été mauvais gestionnaires du patrimoine familial, car c’était la vie facile. Maintenant il faut se mettre au travail, comme le patrimoine est amoindri.

  • Faut mettre en place les meilleures initiatives privées, s’intéresser aux affaires, tout faire pour créer la richesse dans nos villages, ces richesses employant les Bassa Bakoko.
  • Avoir de vrais leaders qui guident les populations dans le bon chemin, dans la bonne direction.

Chancelle Bahoken : Quel est le mode de vie que vous privilégiez ?

M. André Wéa :

  • “L’humilité”, contrairement aux Douala, les Bassa-Bakoko ne font pas beaucoup de bruits. Nous ne sommes pas représentés dans la politique, et nous ne sommes pas des hommes d’affaires. C’est dommage, mais ca doit changer.
  • Le respect : Cela me semble la valeur la plus importante dans la vie. J’ai été élevé dans cette valeur et elle me paraît essentielle à toute personne qui veut réussir dans la vie.

Chancelle Bahoken : Quel(s) message(s) adressez-vous aux membres de l’Aercbb ?

M. André Wéa : C’est admirable, le travail que vous faites dans cette association. Vous devez être les pionniers à avoir un site internet, de toutes les associations communautaires camerounaises en France. Mais il faut trouver le moyen d’intégrer ceux qui sont hors de France. Elargir l’association. Il faut mener des actions fortes, qui ont un impact visible dans les cantons, comme ceux évoqués précédemment.

Chancelle Bahoken : Quel(s) message(s) adressez-vous aux Bassa Bakoko du Wouri en général ?

M. André Wéa : Frères Bassa, nous n’avons plus de terrains, l’argent de terrains arrive à sa fin, mettons-nous au travail et trouvons ensemble des idées qui permettront de créer des richesses qui développeront nos cantons.

Impliquons-nous politiquement, car je trouve anormal, que les Maires de nos cantons ne sortent pas de nos villages. Comment nous aideront-ils à développer nos cantons ? Comment aideront-ils nos populations ?

Chancelle Bahoken : Quel(s) conseil(s) donnerez-vous au Président de l’Aercbb ?

M. André Wéa : Bonne chance, bon courage dans la tâche ardue qui lui incombe. Qu’il ne fasse pas de la figuration, mais soit un homme ou une femme d’actions. Qu’il n’oublie pas que tout ce qu’il fait là-bas en France doit avoir une répercussion positive dans nos villages.

Chancelle Bahoken : Je vous remercie de votre disponibilité et au nom de l’association Bassa-Bakoko de France, je vous souhaite un bon retour aux États-Unis d’Amérique et pleine réussite dans vos affaires.

M. André Wéa : Merci à vous. Ce fût un agréable moment.