1. Historique & Situation Juridique
Malanguè est l’un des villages de Bong. Bong regroupe les villages Beedi, Malanguè, Doumou (ancien nom de l’actuel Ndogbong), Makèpè, Kotto et Logpom. Les enfants de ces villages ne se mariaient pas, car leurs parents étaient des frères descendant de Mben Man Koh, Dibam Di Koh et Kirik Man Koh. Le chef lieu de Bong est Ndogbong.
Autrefois Malanguè et Beedi formaient un seul village. Bien que formés de 2 foyers distincts, traditionnellement ils vivaient comme un seul village, partageant les mêmes rites et coutumes. C’est le cas pour la dote par exemple. Quand on dote une femme à Malanguè, les gens de Beedi mangent et inversement.
2. Situation Géographique
Villages limitrophes :
Malanguè est limitrophe à Beedi et Ndogbong par le nord. A Ndokoti, Makèpè 2 et 3, Logpom et Logbessou.
3. Les différents foyers
A Malanguè, il y a 3 grands foyers :
- Log Manguinda. Le foyer Log Manguinda comprend les familles Log Banga, Log Mpélé et Log Lokolo
- Log Massen
- Log Bii.
4. Chefferie : 3ème degré
- Chef du village : Daniel DOUMBE
Autrefois, Malanguè et Beedi étaient sous l’autorité d’un même chef traditionnel. Le dernier chef commun était le regretté Dika Nsanguè, alias Taata. A la séparation des 2 villages par arrêté de 1994, le notable Doumbè Daniel est installé chef de Malanguè le 8 août 1994. Il est le 1er chef traditionnel du village.
5. Notabilités
Sont actuellement notables :
- Joky Epanya Félix
- Nguidjo Benguè Jacques
- Sonday Eyoum
- Edimo Hans Claude.
Les notables décédés :
- Etondè Kotto Martin
- Sondy Manfred
- Bassom Samuel
- Moulopo Ngombè Théodore
- Eyoum Benguè François
- Sondy Benguè Mesack
- Gombè Grégoire
6. Les patriarches
- Papa Edimo Hans : Doyen, grand patriarche de Malanguè. Il était considéré comme Le grand sorcier du village, craint de tous. Il se surnommait lui-même, “le Porc-épic, déracineur de palmiers”. Il était très menaçant et consulté lorsqu’une famille rencontrait des problèmes avec une autre ou un autre village.
- Mbenguè Nguidjo Mesack : Grand doyen de Log Manguinda, aîné des patriarches. Cultivateur, il plantait les palmiers et fabriquait du vin de palme qu’il vendait. Il fût également un lutteur traditionnel de renom.
- Sondy Mbenguè Manfred : Patriarche Log Manguinda grâce à qui Malanguè a récupéré ses terres. En effet, après les troubles du maquis, les hommes et femmes de Malanguè ont tous fuit le village vers Douala en 1960, à cause des arrestations massives et abusives. Le patriarche Sondy Manfred avait demandé aux autorités administratives et judiciaires de l’époque, l’autorisation aux Malanguè de revenir sur leurs terres, et de ne pas être pris pour des maquisards. C’est ainsi que les hommes reviennent en 1965. C’est grâce à lui aussi que ses cousins reviennent à Beedi : feus Dibèbè Tobby, Lokolo Jean Valentin, Doumbè Ndodoki Georges, Eboko Wea Alfred. Ils étaient tous hébergés par Mme Kotto Christine, épouse de leur frère Mbenguè Jacques, emprisonné à l’époque. Il était aussi à l’origine du retour des veuves Joky (Ndedi Martine et Dipoko Elisabeth), de mama Ngomè qui est veuve Ebonguè Ndokat de Japoma, ainsi que le retour de ses épouses Moula Kouoh Odette Lydienne et Monny Rosalie. Papa Sondy était aussi célèbre pour avoir eu l’idée de fabriquer des ponts en faisant couper les troncs d’arbres. Il appelait les gens des villages environnants pour tirer de part et d’autre de la rive, des troncs de plus de 15m de long. Ça facilitait la traversée du dangereux cours d’eau Kondi, pour aller à l’école et relier les villages. Il décède le 20/05/1986.
- Joky Félix : C’est le 1er salarié de Malanguè qui a contribué à apporter le mode de vie occidental au village. Il travaillait à la Régie Fercam et a œuvré à y faire embaucher ses cousins Sondy Mbenguè Manfred et certains cousins de Ndogbong. C’est grâce à lui que les villageois découvrent le pain, le riz, le saucisson, qui n’étaient pas accessibles à tous, à l’époque. Nous sommes dans les années 1950. Il était connu pour sa générosité, son esprit de partage et son calme. Il décède en 1955.
- Mbenguè Jacques : Grand lutteur traditionnel, fils de feu Mbengue Nguidjo Mesack. Champion du canton Bassa dans la lutte traditionnelle. Il était aussi très grand footballeur, avant-centre, numéro 9. Fort physiquement, il a battu le gouverneur Bertaud, Chef de subdivision, parce que celui-ci avait pris l’habitude de sillonner les villages accompagné de ses esclaves, pour arracher les rotins des villageois. Il voulait arracher ceux de son père et papa Mbenguè Jacques a répliqué que ce ne serait pas possible. En 1950, il a donc battu, seul, tout un convoi d’une dizaine de personnes, jusqu’à l’arrivée des renforts, où on a faillit le tuer. Il décède en 1971.
Informations recueillies auprès de Chancelle MOUTO ENGOME, épouse BAHOKEN